I. Présentation du projet à évaluer et de son contexte
1) Situation dans laquelle s’inscrit le projet – Contexte du pays
La commune de Gros Morne contribue à hauteur de 30% du total des exportations de la variété Mangue Francisque en Haïti chiffrées à 13.4 millions de dollars en 2014. Dans un contexte marqué par la pauvreté rurale (les ruraux représentent 80% de la population touchée par la pauvreté et l’insécurité alimentaire), la filière mangue représente donc une opportunité certaine de création de richesse pour les ménages. Cependant, en dépit des efforts entrepris ces quinze dernières années pour structurer la filière et augmenter la qualité et la quantité de la production, les exploitants sont encore confrontés à plusieurs défis: d’une part s’adapter aux exigences des exportateurs (qualité, standardisation, certification, contractualisation) et d’autre part parvenir à toucher de nouveaux marchés au niveau local et international. En raison de leur faible niveau d’organisation et de mise en réseau, les producteurs.trices n’ont pas encore réussi à se constituer en force de proposition pour orienter la filière dans le sens de leurs intérêts. Cependant, les actions menées depuis plusieurs années en termes de structuration de la filière mangue (appui à la production, transformation et commercialisation) a permis d’augmenter significativement la production globale de fruits (en qualité et quantité), les volumes exportés et les revenus des producteurs.trices. Ces actions restent cependant à amplifier et renforcer dans un cadre de grande pauvreté et précarité, notamment de zones rurales ; et afin de mieux profiter du marché potentiel de la mangue haïtienne qui reste largement sous exploité au niveau national et international, pour les fruits frais et transformés.
Des difficultés sont plus particulièrement rencontrées par certaines catégories de producteurs. Selon le rapport du « Diagnostic Genre/Jeune » appuyé par le CCFD-Terre Solidaire sur la filière à Gros Morne, les femmes et les jeunes sont les grands perdants de la filière. Les femmes notamment sont quasiment absentes des activités lucratives (surtout les plus techniques telles que les exploitations de vergers, le greffage, la sélection des fruits, la taille des manguiers et certaines sous-activités comme des pépinières). D’une manière générale, les femmes bénéficient de seulement 2% des emplois saisonniers offerts par la coopérative KOPKOMFG (Koperativ Pwodikseton ak Komèsetalizaseton Mango Fransik Gwomòn) et de 40% de ses emplois salariés, contre respectivement 98% et 60% pour les hommes. Ce faible taux de participation des femmes dans les emplois saisonniers et salariés s’explique par le fait que la coopérative fait surtout appel à des services techniques pour lesquels ni les femmes ni les jeunes n’ont de qualification. En effet, les formations techniques relatives à la filière sont essentiellement orientées vers les hommes. L’accès des jeunes aux coopératives est également limité, pour diverses raisons: les critères d’adhésion (pour être membre de la KOPKOMFG, il faut posséder au moins trois manguiers), le manque d’accès aux facteurs de production (dont les parcelles de terre) et l’absence d’encadrement technique pour former les nouvelles générations. Les jeunes garçons et jeunes filles ne sont par ailleurs pas toujours informés des opportunités de formation technique et d’emploi dans le secteur. Somme toute, l’analyse des rapports sociaux de genre a montré que la filière gagnerait en qualité si elle valorisait les femmes et jeunes à tous les niveaux de la chaine de valeur de la mangue francisque.
Depuis quelques années, l’ITECA et le CCFD-Terre Solidaire appuient la structuration de la filière à Gros Morne en misant sur les initiatives des producteurs et productrices pour s’organiser, se mettre en réseau, produire, collecter, commercialiser et transformer la mangue francisque. Cette nouvelle phase de ce programme de structuration de la filière répond spécifiquement au besoin de mieux positionner les femmes et les jeunes garçons et filles au sein de la filière, tout en contribuant à renforcer une logique d’entreprise et à diversifier les sources de revenus de l’ensemble des producteurs et productrices ; ceci dans une perspective de défense de la sécurité et de la souveraineté alimentaire de ménages fortement dépendants du marché.
2) Présentation des parties prenantes
Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-Terre Solidaire)
Le CCFD-Terre Solidaire est une association française de développement sans but lucratif créée en 1961 qui s’appuie sur un vaste réseau de 15 000 bénévoles en France. Le CCFD-Terre Solidaire conjugue 3 axes d’action au service de la solidarité internationale : 1) le soutien à des projets internationaux de développement menés avec des partenaires locaux ; 2) les actions de sensibilisation et d’éducation au développement menées auprès du public français, pour bâtir une société mondiale solidaire ; 3) le plaidoyer auprès des décideurs politiques et économiques français et européens. Le CCFD-Terre Solidaire soutient plus de 670 projets dans 71 pays du Sud et de l’Est. Avec chacune de ses 519 organisations partenaires, l’association développe des projets sociaux, économiques et éducatifs, qui visent à réduire la pauvreté.
L’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA)
L’ITECA a été fondé en 1978 avec pour mission l’accompagnement et l’encadrement des organisations paysanne dans leur effort pour améliorer leurs conditions de vie. Il dispose d’une solide expérience dans les domaines techniques (agriculture et production animale, conservation et transformation de produits agricoles, environnement et recherche d’énergies alternatives), de l’animation (techniques d’animation, d’organisation et structuration de groupes, gestion organisationnelle, formation civique) et de la promotion et défense des droits des femmes paysanne (renforcement des associations de femmes, appui à la construction d’un mouvement national de femmes paysanne, lutte contre les violences faites aux femmes). Il travaille dans la commune de Gros Morne depuis 2002. Il compte sur une antenne dotée de salariés permanents, dans une stratégie de décentralisation pour un travail de proximité auprès des paysans.nes et dans une dynamique de concertation avec les différents acteurs de ce territoire
Coopération entre le CCFD-Terre Solidaire et l’ITECA
Le CCFD-Terre Solidaire a contribué à la fin des années soixante-dix au renforcement de l’ITECA pour accompagner l’émergence d’une société civile et à la construction d’un mouvement paysan alternatif dans le contexte de la dictature Duvalier. Partageant vision et méthode d’action basée sur l’éducation populaire et l’appropriation par les acteurs, les deux institutions ont développé une relation continue de partenariat, encadrée par des conventions de partenariat pluriannuelles, autour de trois axes prioritaires : (i) l’appui à la construction d’un mouvement paysan engagé dans la lutte pour le changement social, (ii) la défense de l’agriculture paysanne et le renforcement de la participation des femmes paysanne, (iii) la construction d’une autonomie économique pour le monde paysan et rural et ses organisations. Depuis 2010, cette stratégie s’articule autour de la structuration de filières agricoles pour la création de richesses et de soutien aux économies paysanne vulnérables ; particulièrement la filière mangue dans la commune de Gros Morne.
3) Descriptif du projet en cours et contexte
a) Historique du projet
Dans le but de promouvoir la filière mangues dans la région de Gros-Morne et d’appuyer la diversification et le développement d’activités génératrices de revenus, l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) a mis en œuvre avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et du Comité Catholique Contre la Faim et Développement – Terre Solidaire (CCFD-Terre Solidaire), Manos Unidas et Fokal, un projet intitulé « Soutien aux économies vulnérables de la commune de Gros-Morne, à travers le renforcement de la production et de la commercialisation de la mangue, var. Madame Francisque – Phase 2**»**.
Ce projet correspond à une nouvelle phase du programme de structuration de la filière (initié par l’ITECA depuis plusieurs années) répond spécifiquement au besoin de mieux positionner les femmes et les jeunes garçons et filles au sein de la filière, tout en contribuant à renforcer une logique d’entreprise et à diversifier les sources de revenus de l’ensemble des producteurs et productrices ; ceci dans une perspective de défense de la sécurité et de la souveraineté alimentaire de ménages fortement dépendants du marché. Il répond aux enjeux sociaux et économiques de ce territoire en appuyant la production, la diversification et la transformation de la production agricole locale, l’insertion des femmes, des jeunes hommes et jeunes filles dans ces filières, ainsi que le renforcement de 2 coopératives et 3 organisations paysannes.**
b) Objectifs du projet
Objectif global
Contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages ruraux par le renforcement de la filière mangue et la diversification des sources de revenus des producteurs et productrices.
Objectifs spécifiques
OS1. Renforcer la capacité de 2 000 producteurs.trices, dont au moins 850F et 700 jeunes (344JF et 356JH), de deux coopératives et de trois organisations paysanne ; à produire, transformer et accéder aux marchés dans une perspective de développement durable.
OS2. Appuyer la mise en place d’un réseau d’acteurs dynamiques, capables d’influencer les politiques publiques en faveur du développement de la filière mangue.
c) Coût total du projet et financement par acteur : 1 126 987€
d) Public cible
Bénéficiaires indirects:
Deux coopératives de la filière mangue à Gros Morne : Coopérative de Production et de Commercialisation de la mangue francisque de Gros Morne (KOPKOMFG) et Coopérative de Production Agricole et de Commercialisation de Gros Morne (KOPAKGM) dont la plupart des membres proviennent de trois organisations paysanne également partenaires du projet : Regroupement des Femmes Marie-Jeanne de Gros Morne (REFAPMAJ), Regroupement des Organisations Paysanne Yaya Mazandou (ROPETAMG), association Les Femmes sont Capables (FAETOKA).
Au moins 2 000 personnes dont 680 femmes, 655 jeunes - soit 310 jeunes filles et 345 jeunes hommes et 665 hommes, membres de 2 coopératives agricoles, 2 organisations de femmes et 1 organisation paysanne, soit :
375 femmes, 320 hommes, 65 jeunes filles et 85 jeunes hommes / appui technique et/ou financier - production et diversification agricole.
60 femmes, 45 hommes, 120 jeunes filles, et 115 jeunes hommes / appui technique et/ou financier – entreprenariat agricole.
245 femmes, 300 hommes, 125 jeunes filles et 145 jeunes hommes / renforcement de capacités et appui à la structuration de la filière.
Bénéficiaires indirects:
La population de Gros Morne estimée à plus de 155 692 habitants, dont 77 459 femmes - soit 49.8%.
Les autorités locales dont la Mairie, le Bureau Agricole Communal (BAC), les membres des Assemblées des Sections Communales (ASEC) et Conseil d’Administration des Sections Communales (CASEC), de par leur implication dans la réalisation de certaines activités. L’ensemble de la société civile de la commune.
e) Activités et principaux résultats escomptés
Résultat 1.1. Des systèmes de production agro-écologique favorisant l’accroissement et la diversification de la production agricole, résistants au changement climatique, sont gérés de façon durable.
A.1.1.1. Formation de 250 producteurs et productrices sur les thématiques suivantes : les techniques de protections des sols, le changement climatique et les techniques de gestion des exploitations agroécologiques.
A.1.1.2. Mise en place de 250 vergers selon des pratiques agroécologiques associées à une diversification de la production :
a) Appui technique et financier à la mise en place de 250 nouveaux vergers.
b) Formation de l’équipe technique (3F, 2H) sur l’étude des sols par une personne-ressource de l’ITECA.
c) Mise en place d’une pépinière centrale (gérée par la coopérative) pour la production de 10 000 plantules de mangues et 15 000 plantules d’avocats.
d) Diversification de 450 vergers (200 anciens vergers + 250 nouveaux) par l’intégration cultures intercalaires (patate douce, ananas, avocat hors saison…) + appui technique et financier à l’apiculture pour 68 F, 16 JH et 16 JF (et dotation en équipement).
A.1.1.3. Réalisation de campagnes de greffes et de tailles des arbres fruitiers (mangue, avocat):
a) Formation de 32 nouveaux agents.tes greffeurs.euses (16 F, 8 JF et 8 JH).
b) Organisation de campagnes de greffes et de tailles en utilisant le service de 48 agents.tes (32 nouveaux agents.tes formés.es plus 16 agents de la première phase) touchant 75 000 manguiers et 15 000 avocatiers contre saison et taille de 15 000 manguiers.
A.1.1.4. Participation active à la lutte contre la mouche des fruits :
a) Participation aux rencontres de planifications avec le Ministère de l’Agriculture (MARNDR) et la mairie de Gros Morne.
b) Réalisation de 3 campagnes de sensibilisation de la population avec la Mairie et le Bureau Communal Agricole (BAC) de Gros Morne.
c) Formation sur le terrain de 16 délégués et suivi de proximité des pièges posés.
A.1.1.5. Appui au renforcement des capacités technique de 50 personnes dont 4 H, 14 F ,18 JH et 14 JF à la création et promotion d’entreprises de services agricoles :
a) Formation sur les techniques de compostage pour 15 personnes (5F, 5JH, 5JF) et mise en place de 5 unités de production de compost dirigées par des jeunes.
b) Formation sur la fabrication de matériels apicoles pour 25 (5F, 4H, 10JH, 6JF), dotation en équipements et mise en place de 3 entreprises de production de matériels apicoles.
c) Formation de 10 pépiniéristes (4F, 3JF, 3JH), dotation en équipement et mise en place de 5 unités de production de plantules.
Résultat 1.2. Les capacités des organisations locales partenaires du projet sont renforcées en gestion d’entreprise, accès aux marchés et commercialisation des produits et services agricoles.
A.1.2.1. Diagnostic des unités de transformation existantes à Gros Morne et études de marché sur le sous-secteur transformation de fruits.
A.1.2.2. Formation des membres des deux coopératives et des 3 OP :
a) Séances de formation pour 120 membres des entités partenaires du projet (dont 80 JF et JH, 13 JF, JH et F entrepreneurs, 27 dirigeantes et dirigeants des 5 organisations partenaires) sur la gestion d’entreprise, l’étude de marché, le plan d’affaire, le conditionnement des produits et le marketing.
b) Visite d’échange pour le renforcement des capacités de 50 jeunes et femmes (20 F, 15 JF et 15 JH).
c) Echange Sud-Sud pour le renforcement sur les thèmes économiques.
A.1.2.3. Élargissement des champs d’actions des coopératives par le transfert de compétence à 90 JG et 85 JF:
a) Accompagnement et mise en place de 3 unités de production et de transformation dans les centres de conditionnement des coopératives
b) Formation de 150 jeunes (80 JH et 70 JF) membres des entités sur l’entreprenariat et gestion d’entreprise.
c) Visite d’échange avec d’autres groupes d’entrepreneurs ruraux au profit de 25 jeunes (15 JF, 10 JH).
A.1.2.4. Achèvement de l’aménagement (interne et accès) de 5 centres de conditionnement :
a) Aménagement de 2 pistes rurales totalisant 3 km mobilisant 100 jeunes dans le travail communautaire, 50 pour chaque piste (60 JH et 40 JF). **
b) Aménagement et valorisation des centres de conditionnement des deux coopératives en fonction des résultats des études.**
A.1.2.5. Appui à la réalisation de 3 campagnes de commercialisation de mangues et autres produits :**
a) Formation de 550 producteurs et productrices sur la traçabilité et les techniques de cueillette.
b) Collecte, prétraitement, recherche de marchés et commercialisation des produits.
c) Recherche de marché pour la commercialisation (marché local, national, exportation).
d) Géo référencement de 250 nouveaux vergers et production de cartes.
Résultat 1.3. Deux coopératives de Gros Morne, ainsi que trois organisations paysannes sont renforcées sur le plan institutionnel et organisationnel.
A.1.3.1. Diagnostic, élaboration et mise en œuvre de plan de renforcement des deux organisations paysanne et des deux coopératives (incluant le plan de restructuration de KOPKOMFG)
A.1.3.2. Renforcement des deux coopératives sur le plan administratif, financier et sensibilisation sur le modèle coopérativiste à l’échelle de la commune :
a) Formation de 50 dirigeants.tes et leaders des deux coopératives (au moins 15 femmes) sur les techniques de gestion et de préparation de bilans et états financiers.
b) 10 Ateliers regroupant 50 personnes (au moins 15 F) pour l’élaboration participative des manuels de procédures de gestion administrative, comptable et financière des deux coopératives. **
c) Réalisation de campagne d’information sur le modèle coopérativiste à l’échelle de la commune à raison de deux rencontres de sensibilisations par section communale.**
Résultat 2.1. Un réseau d’acteurs de la filière mangue à l’échelle communale est construit et renforcé en termes d’influence et d’intégration de l’approche Genre et Jeunesse.
A.2.1.1. Formation de l’équipe d’ITECA, de 2 coopératives, de 24 agents formateurs-vulgarisateurs sur l’approche genre et jeune et sensibilisation des organisations locales :
a) Formation de 24 Agents/es Formateurs.trices - vulgarisateurs.trices sur l’approche genre et jeune dans les sections communales.
b) Formation pour 25 membres de l’équipe ITECA sur ces thématiques.
c) Formation pour 30 dirigeants de 6 organisations sur ces thématiques.
d) Sensibilisation sur ces thématiques dans les sections communales (séances de sensibilisation, commémoration des dates clés liés aux droits des femmes et des jeunes).**
e) Élaboration d’une stratégie opérationnelle Genre/Jeunesse pour ITECA et les deux coopératives à partir des résultats du diagnostic Genre/Jeune.**
A.2.1.2. Renforcement d’un réseau d’acteurs locaux pour l’élaboration consensuelle de propositions et la conduite de campagnes de plaidoyer :
a) Réalisation de 4 rencontres entre acteurs locaux pour organiser le réseau et ses actions à raison de 60 personnes par rencontre.**
b) Réalisation de 6 sessions de formation pour au moins 60 représentants.tes d’organisations sur les techniques de plaidoyer et structuration du réseau. **
c) Appui à la structuration du réseau (appui à la légalisation, règlements internes, statut, acte constitutif).**
Résultat 2.2. Des espaces formels et fonctionnels de consultation, de concertation et de négociations animés par le réseau d’acteurs locaux et intégrant les pouvoirs publics et acteurs privés (exportateurs, transformateurs) sont établis et agissent collectivement pour le développement de la filière mangue.
A.2.2.1. Participer à l’échange d’information et à la construction de plaidoyer commun avec les autres acteurs organisés de la filière :
a) Organisation de 12 rencontres d’échanges d’informations, de négociations, de construction de plaidoyer, avec au moins 10 organisations et/ou plateformes existantes sur la filière à raison de 30 personnes par rencontre.
b) Réalisation de 3 campagnes de communication et de plaidoyer communes.
A.2.2.2. Établissement sur une base permanente d’un partenariat institutionnel entre acteurs locaux et autorités étatiques visant le développement de la filière mangue :
a) Participation à l’organisation de 3 foires et exposition (nationale) et à 3 festivals régionaux de la Mangue Francisque.
b) Réalisation de 4 ateliers de préparation préliminaire du réseau d’acteurs locaux de la filière sur les rencontres avec pouvoirs publics, exportateurs et transformateurs etc. avec 30 participants par rencontres.
c) Convocation et réalisation d’au moins 3 rencontres entre le réseau d’acteurs locaux et les pouvoirs publics, exportateurs, transformateurs etc. pour discuter sur les enjeux et défis de la filière mangue à raison de 50 personnes par rencontres.
II. Objectifs et méthodologie de l’évaluation
1) Objectifs de l’évaluation
a) Objectifs pour le CCFD-TERRE SOLIDAIRE
ü Mettre en relief les forces et faiblesses du projet et de la méthodologie adoptée;
ü Apporter des éléments de réflexion sur la stratégie d’intervention
ü Identifier les difficultés, analyser les problèmes principaux qui ont affectés la mise en œuvre du projet (analyse des risques et hypothèses identifiés les de son identification, évolution des relations entre les acteurs participants, évolution du contexte, etc.;
ü Evaluer la méthodologie d’accompagnement et de renforcement des coopératives et organisations de base par l’Iteca ;
ü Répondre au cadre contractuel de l'AFD.
b) Objectifs pour l’ITECA
En plus de ceux mentionnés par le CCFD, cette évaluation finale du projet doit permettre de :
ü Evaluer l’atteinte de l’objectif initial de la phase 2 consistant à mieux positionner les jeunes et les femmes dans la filière mangue ;
ü Rendre compte du niveau d’institutionnalisation et d’autonomisation de la Coopérative KOPKOMFG en termes (i) d’intégration du genre et de l’axe jeunesse (ii) de diversification des activités de la coopérative et durabilité financière de ces activités ;
ü Evaluer le degré d’élargissement des acteurs de la filière mangue au-delà de la coopérative KOPKOMFG ;
ü Evaluer la pertinence et la durabilité des investissements du projet auprès des jeunes de Gros-Morne et proposer des recommandations à l’ITECA pour la poursuite de l’accompagnement des jeunes au-delà du projet.
2) Critères à évaluer
- Pertinence (les objectifs répondent ils aux problématiques identifiées, correspondent-ils aux attentes des bénéficiaires et à leurs besoins ?) :
Identification des groupes cibles et de leurs besoins
ü Modalités et qualité de la sélection
ü Modalités et qualité de l’analyse de leurs besoins et des besoins
Correspondance entre les objectifs du projet et les problèmes définis et les besoins des groupes cibles
ü Qualité de l’analyse des options stratégiques pour aborder les problèmes identifiés.
ü Adéquation de la logique d’intervention du projet (cadre logique du projet).
ü Participation des groupes cibles et parties prenantes dans l’identification et mise en œuvre projet.
Adéquation avec le contexte
ü Interaction entre le projet et le contexte politique haïtien, les politiques publiques et la position des autorités a les déférents niveaux (local, régional, national).
ü Adaptation du projet à l’évolution du contexte et de l’actualité.
ü Pertinences des hypothèses et risques identifiés lors de la conception du projet. Se sont-elles confirmées ? Comment ont-elles été gérées de manière adéquate ?
- Efficience (mesure de la transformation des ressources disponibles en résultats attendus par les activités réalisées, en termes quantitatif, qualitatif et de temporalité) :
Analyse du budget et de la comptabilité
ü Montant des dépenses réalisées et analyse en relation avec le budget prévu.
ü Qualité de l’élaboration des rapports financiers et respect des délais.
ü Mesure des dépenses réalisées eu regard des bénéfices obtenus (relation coûts / bénéfices).
- Efficacité (le projet a t’il obtenu les résultats et les objectifs prévus?) :
Réalisation des objectifs spécifiques et analyse des résultats atteints
ü Degré d’atteinte des objectifs spécifiques
ü Degré d’atteinte des résultats, degré de mise en œuvre des activités prévues
ü Existence de résultats atteints mais non prévus
- Viabilité (déterminer en quelle mesure les résultats positifs du projet et le flux des bénéfices se maintiennent une fois conclu le financement externe ou les appuis non financiers) :
Au niveau institutionnel
ü Capacité (institutionnelles, ressources humaines et financières, équipement, etc.) de ITECA et de la Coopérative KOPKOMFG pour maintenir le flux des bénéfices une fois le projet finalisé.
Au niveau politique
ü Etat des relations avec les instances officielles, et avec d’autres organisations.
ü Alliances crées ou renforcées dans le cadre du projet.
ü Outils créé et installés dans le cadre du projet pour renforcer l’autonomie des bénéficiaires.
ü Maintien et usage des connaissances acquises.
ü Existence d’innovations et bonnes pratiques.
- Impact (degré d’atteinte de l’objectif du projet général) :
ü Degré d’atteinte de l’objectif général prévu par le projet
ü Contribution du projet à la sécurité alimentaire des ménages ruraux par le renforcement de la filière mangue et la diversification des sources de revenus des producteurs et productrices
How to apply:
1) Méthodologie
a) Pour la mission d’évaluation
Le nombre de jours est donné à titre indicatif, la durée devant s’échelonner sur une quinzaine de jours.
L’équipe évaluatrice devra se conformer aux directives de l'Ambassade de France en matière de sécurité et avertir l'Ambassade de sa mission.
Travail préparatoire : 2/3 jours
ü Revue documentaire : Prise de connaissance des principaux documents existants sur ce programme: Proposition du CCFD, rapports annuels, évaluation intermédiaire, évaluation et rapport final phase1, etc...
ü Entretiens, échanges avec les responsables du projet (CCFD-Terre Solidaire, Iteca)
Travail de terrain : 8/10 jours
ü Entretiens avec les responsables de l’Iteca et l’équipe technique.
ü Revue documentaire : consultation de la documentation disponible au siège de l’Iteca à Gros Morne.
ü Enquêtes / visites et entretiens avec les parties prenantes et les bénéficiaires (particuliers, coopératives, organisations de base).
ü Entretiens avec les autres acteurs du projet (municipalités, exportateurs.trices, membres, etc…).
ü Analyse des données et rédaction du rapport final ainsi que d’une synthèse du rapport.
ü Restitution « à chaud » en fin de mission terrain avec l’Iteca, les coopératives et organisations de base. **
b) Pour la restitution
Rédaction et restitution : 4 jours
ü 2 jours pour la rédaction du rapport provisoire.
ü 0,5 jour pour la restitution (présentation orale après transmission du document rédigé provisoire) du rapport provisoire.
ü 1,5 jour pour la rédaction et la restitution du rapport final après intégration éventuelle de commentaires.
Les résultats et les recommandations de l’évaluation seront transmis à l'AFD, bailleur de fonds de ce projet.
I. Modalités de l’évaluation
1) Moyens
a) Humains
L’équipe sera composée d’au moins de 2 expert.e.s, couvrant à eux deux les compétences suivantes :
ü Maîtrise du français et du créole haïtien, excellentes capacités de synthèse et de rédaction
ü Très bonne maîtrise des techniques d’évaluation
ü Très bonne connaissance théorique et pratique dans les domaines & thématiques du projet
ü Connaissances et expérience dans les domaines du développement rural, de l’appui aux coopératives et organisations de base, des approches genre et générationnelle
ü Bonne connaissance du contexte historique, social, politique et économique, du pays et de la zone d’intervention
Le/la leader devra être clairement identifié dans la proposition soumise, il ou elle sera l’interlocuteur.trice privilégié.e pour l’évaluation ; cette personne devra avoir une bonne maîtrise du français (langue de communication entre les différentes parties).
b) Financiers
L’enveloppe budgétaire disponible pour la réalisation de cette évaluation est d’au plus 15 000 € TTC (Couvrant tous les frais liés à l’évaluation, transports sur place et internationaux, per diem …)
Les propositions méthodologiques devront être présentées selon le canevas proposé en Annexe 1 et comprendre un budget prévisionnel détaillé conforme au modèle proposé en Annexe 2.
2) Calendrier de l’évaluation
La mission d’évaluation pourra se dérouler pendant la période comprise entre le 01/02/2021 et le 14/03/2021, sachant que le travail sur le terrain à Gros Morne devra se dérouler entre le 22/02/2021 et le 07/03/2021 et que le rapport final devra être remis au CCFD-Terre Solidaire et à l’ITECA au plus tard le 31/03/2021.
Une restitution "à chaud" à la fin du travail terrain est à prévoir à Gros Morne.
Une restitution suite à la remise du rapport provisoire (présentation du rapport provisoire) est à prévoir avec le CCFD-Terre Solidaire et l’Iteca, l’AFD / Ambassade de France à Port au Prince, autres acteurs haïtiens du secteur - en présentiel et/ou virtuel en fonction de la localisation de l’équipe évaluatrice et des p articipant.e.s, ainsi que du contexte sécuritaire et sanitaire - au plus tard une semaine avant la remise du rapport final.
3) Produits attendus
Il sera demandé à l’équipe d’évaluation de fournir :**
ü Une note de cadrage en français (en version électronique sous format Word), présentée après la contractualisation au CCFD-Terre Solidaire et à l’Iteca avant le départ sur le terrain. Il fera le point des premières recherches sur la base des premiers entretiens et revues documentaires. Elle comprendra:
o les questions et hypothèses que les évaluateurs.trices traiteront sur le terrain.
o le planning prévisionnel des visites
o les entretiens prévus lors de la mission terrain
o la méthodologie employée.**
ü Un rapport provisoire (draft) en français (en version électronique sous format Word).
Concluant le travail de terrain de l’évaluation, ce rapport sera remis avant la restitution dans un délai raisonnable permettant la prise de connaissance de l’ensemble des documents par les personnes intéressées.
ü Un rapport définitif en français (en version électronique sous format Word)
Intégrant les remarques émises lors de la réunion de restitution, ce rapport définitif sera produit en 2 exemplaires papiers et envoyé en version électronique. Il sera la propriété du CCFD-Terre Solidaire et de l’Iteca.
Ce rapport final comprendra:
a) Un rapport principal avec:
§ Un rappel rapide des TdR et de la méthodologie employée,
§ La liste des personnes rencontrées et des lieux visités,
§ Une bibliographie éventuelle,
§ Les observations et résultats de l’évaluation, tels que définis dans les TdR ;
§ L’analyse de l’impact et de la perception par les bénéficiaires, par les institutions et autres acteurs impliqués dans le projet ;
§ L’analyse des perspectives et conditions de pérennisation des résultats du projet ;
§ des recommandations concrètes et constructives (en lien avec les observations et résultats de l’évaluation) en s’adressant à une ou plusieurs des parties prenantes.
b) Une synthèse – résumé exécutif (3 pages maximum) reprenant, après une présentation générale rapide, les principales conclusions et recommandations.
4) Critères de sélection de l’équipe d’évaluation :
L’équipe de consultant.e.s/évaluateurs.trices est invitée, après avoir pris connaissance des présents Termes de Référence, à faire des propositions techniques et financières (selon les modèles en annexe) pour la réalisation de l’évaluation.
La sélection sera effectuée par le CCFD-Terre Solidaire et l’Iteca, sur la base des critères suivants:
ü exposé de la problématique et compréhension du sujet ;
ü démarche méthodologique proposée ;
ü qualifications, expériences et compétences des expert.e.s ;
ü expériences et connaissance de la zone et des problématiques du projet à évaluer ;
ü complémentarité de l’équipe proposée, expérience de travail en commun ;
ü coûts et niveau de détail du budget (devis à présenter conformément au modèle joint en annexe);
ü chronogramme de réalisation de l’ensemble des prestations.
5) Modalités de réponse et modalités contractuelles
a) La proposition méthodologique, technique et financière
La proposition devra inclure une équipe d’au moins 2 évaluateurs.trices.
Les propositions comprenant un seul évaluateur.trice ne seront pas étudiées.
La proposition technique ne devra pas dépasser 8 pages.
Les propositions méthodologiques, techniques et financières (réponse aux présents Termes de Référence), accompagnées des CV des expert.e.s, devront être retournées au CCFD-Terre Solidaire et à l’Iteca au plus tard le 10 janvier 2021 sous forme électronique (email) à l’attention de:
Fausta Jean-Maurice Baptiste, Coordonnatrice des Programmes de l’ITECA : cprogrammeiteca@yahoo.com
Fany CHABAL, chargée de mission au CCFD-Terre Solidaire :f.chabal@ccfd-terresolidare.org
La sélection s’effectuera la semaine du 11 au 15 janvier 2021.
b) Contrat et paiement
Un seul et unique contrat (en Euros) sera signé avec l’équipe d’évaluateurs.trices (et non un contrat par évaluateur.trice). Le CCFD-Terre Solidaire ne sera pas responsable de la répartition budgétaire entre les évaluateurs.trices et ne pourra être impliquée dans les négociations entre les évaluateurs.trices la concernant. Le CCFD-Terre Solidaire ne traitera qu’avec une et une seule entité, l’équipe d’évaluation, via le ou la leader de l’équipe.
Le paiement s’effectuera en 2 tranches distinctes :
ü 60% après signature de la convention
ü 40% après validation du rapport final
Annexe 1 : Modèles de devis : à solliciter auprès de f.chabal@ccfd-terresolidaire.org
Annexe 2 : Canevas de présentation de la proposition
La réponse aux Termes de Référence devra s’organiser autour des 3 sections suivantes :
- Compréhension des Termes de Référence
Cette section décrira - entre autre - la compréhension que l’équipe proposée a :
des Termes de Référence présentés ;
du contexte du projet ;
du projet lui-même.
Méthodologie de travail et résultats attendus
Cette section décrira entre autre :
la méthodologie proposée pour atteindre les objectifs de l’évaluation de façon documentée, argumentée ;
un chronogramme indicatif ;
les résultats attendus ;
les limites de l’évaluation ;
toute autre information permettant une bonne compréhension de la méthode utilisée**
Composition de l’équipe évaluatrice
Cette section décrira entre autre :
la composition de l’équipe,
le profil des expert.e.s,
la complémentarité des expert.e.s,
les points forts de l’équipe proposée
Annexes
les CV des expert.e.s
le devis de la prestation (selon modèle)
1 A présenter sur lettre à en-tête dans la mesure du possible.
[2] Le partenaire sur place pourra éventuellement se charger de véhiculer les évaluateurs si les déplacements sont suffisamment longtemps prévus à l’avance, (à confirmer).